Photos : Delphine Royer

Les sirènes sont des personnages fantastiques qui m’ont toujours fasciné. Très jeune, je me rappelle ses gorgones hypnotisant Ulysse et son équipage pour les attirer contre les rochers. Elles incarnaient la tentation.

Ces femmes mi-poisson, mi-humaine sont des icônes de notre imaginaire collectif. La major Disney en fera une star dans la Petite Sirène, dans la série de Netflix Mercredi, on les surnomment les écailles, dans les Harry Potter, elles vous glacent le sang. Finalement, je préfère me souvenir d’images d’elles, dessinées à l’aquarelle, dans le film culte Fantasia.

Artiste verrier incroyable, meilleur ouvrier de France

Chez Julien Fournié Haute Couture, et grâce au soutien de cet artiste verrier incroyable, meilleur ouvrier de France, Adrian Colin, j’ai pu, pour la collection First Love, créer ma première Sirène, parée des couleurs de l’arc-en-ciel, séduisante en envoûtante.

Pour la collection Première Creatures, cette sirène passe de l’autre côté du miroir et devient un personnage vénéneux, avec ces tentacules acérés et ses rostres empoisonnés.

méduses des profondeurs de l’océan

Elle se pare de bijoux aux couleurs sombres des méduses des profondeurs de l’océan.

Tiare, harnais, pendentifs demanderont quatre mois de travail à Adrian Colin pour réaliser exactement le croquis d’illustration des bijoux que je lui avais envoyé.

Près de trois cents motifs ont été travaillés à la flamme pour combiner le cristal noir et le verre translucide et obtenir les nuances exactes des bijoux. Le harnais d’un nombre incalculable de perles de cristal noir servira d’écrin aux motifs en verre si fragiles.

Mon amie Laurence prêtera sa gestuelle magnifique pour coudre tous ces éléments. Un jeu de patience.

Marqueterie minutieuse

C’est ma première d’atelier Jacqueline et moi qui décidons de réaliser une jupe à traîne en marqueterie de cuir nouée sous les fesses. Vingt-cinq peaux d’agneau fouloné noir mat pour composer cette marqueterie minutieuse.

La fluidité du cuir relèvera le corps sublime d’Alexandra Martinovich qui le magnifia dans des poses extatiques. Nicolas Degennes lui fera une bouche noire et venimeuse, comme si elle avait croqué un oursin. Jack du Salon Neville, quand à lui, a proposé un chignon très technique, afin d’y coudre la tiare.

Toute en longueur, arachnéenne, aux yeux de chat, Alexandra sera la Dark Mermaid la plus théâtrale possible.

armure de bijoux

Je lui demande pendant les essayages : « Tu es bien stable dans tes chaussures » ? « Tu te rends compte que tu ne peux pas tomber avec cette armure de bijoux… ». C’est la dangerosité de ce look qui fascine.

On sait très bien que l’on ne peut pas porter ce type de chose dans la vraie vie. Mais c’est aussi ça l’essence de la Haute Couture. On est à la frontière entre l’art et le vêtement. On n’achète pas ce type de vêtement pour le porter, mais pour l’exposer.

Pièces cultes

Mais pour tous ceux qui voudraient avoir un morceau de ce talisman précieux, j’ai imaginé trois pièces cultes avec Adrian Collin.

Octopussy, où des tentacules s’entrelacent dans un jet d’encre.

Manta quand une tache d’encre devient un animal des fonds marin.

Jellyfish, une créature fascinante déclinée en deux tailles.

Des objets mystérieux qui jouent avec la lumière.

La Dark Mermaid a envoûté les spectateurs. Marc Antoine Coulon l’a immortalisée dans une superbe illustration. Merci